LA MÉRULE PLEUREUSE
surnommé "le cancer du bâtiment"

La mérule pleureuse, ou Serpula lacrymans, est un champignon macroscopique lignivore, i.e. qui se nourrit de bois et entraîne sa décomposition et la perte de ses propriétés structurantes. Ce champignon dévastateur nommé « cancer du bâtiment » est répandu depuis longtemps en Europe, mais de plus en plus de cas sont répertoriés au Québec. La mérule pleureuse est particulièrement difficile à éradiquer et peut persister dans différents matériaux (ex. : brique, plâtre et autre).

Il y a lieu de rester vigilent pour toute forme d’attaque de champignons xylophages. D’autres types de champignons lignivores peuvent se retrouver dans les bâtiments, notamment le coniophore des caves (Coniophora puteana) et le polypore des caves (Donkioporia expansa). Les dégâts occasionnés par ces champignons peuvent être tout aussi dramatiques, mais la mérule revêt une importance particulière car elle est plus connue du grand public, étant considérée comme la plus destructrice et la plus difficilement contrôlable.

CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT DE LA MÉRULE PLEUREUSE :

La mérule pleureuse est un champignon qui prolifère presque exclusivement dans les bâtiments et croît peu en milieu extérieur, contrairement à la souche sauvage Serpula himantioides. Son introduction dans un bâtiment s’effectue de la même manière qu’une moisissure commune, soit par le transport des spores ou par des fragments du mycélium. 

IMPORTANT : la contamination d’un bâtiment n’est pas systématique lorsqu’il y a présence de spores à l’intérieur; au même titre que les moisissures certaines conditions doivent être présentes pour induire son implantation et sa prolifération:

• Noirceur
• Humidité excessive
• Manque de ventilation

Note : Beaucoup de cas de mérule pleureuse au Québec ont étés identifiés dans des maisons avec vide sanitaire, où ces 3 conditions sont très souvent présentes.

LIENS POTENTIELS AVEC LA SANTÉ DES OCCUPANTS :

À ce jour, il n’existe pas de preuves scientifiques à l’effet que la mérule engendre des symptômes d’irritation, d’inflammation, qu’elle produirait des mycotoxines ou encore la capacité de provoquer des infections respiratoires et autre. Suite à l’exposition de spores ou de fragments de mérule, on rapporte surtout de possibles allergies respiratoires chez des personnes ayant déjà des problèmes d’hypersensibilité. 

Il est cependant important de préciser que compte tenu que la mérule pleureuse demande des conditions d’humidité excessive et que la présence de telles conditions environnementales favorisent la croissance de moisissures, c’est souvent elles la causent des forts symptômes et maladies respiratoires retrouvées chez les occupants.

LES SOLUTIONS :

Ce champignon ne représente pas de risque particulier pour les bâtiments entretenus sur une base régulière, suffisamment ventilés et qui ne présentent pas de problèmes d’humidité persistante.

Si vous êtes aux prises avec une contamination par la mérule pleureuse, sachez que dans certaines situations, la déconstruction n’est plus la seule solution.

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